27.5.06

Entrée du jour (menu spécial printemps glacial) : velouté aux fanes de radis

Mésaventure sur le balcon : dans mes nombreuses plantations, dont un bon nombre sont comestibles, j'essaie un peu tout avec les moyens du bord et la place disponible. D'où le sachet entier de graines de radis de 21 jours, semé dans une grande terrine sympathique de 50 cm de diamètres, récupérée dans la rue. Au début, levée magnifique et obtention d'un beau foisonnement de jeunes pousses. Et puis au bout de dix ou quinze jours, la crise du logement s'est faite criante. Les jeunes pousses poussaient, aussi haut que possible pour attraper la lumière que leur cachaient leurs voisines. Mais poussant toutes ensemble, aucune n'y parvenait, et toutes de pousser à qui mieux mieux jusqu'à une longuer de tige spectaculaire, pour des radis. Et là, toute leur énergie épuisée par tant d'efforts, leur croissance de 21 jours s'arrête. Pas l'ombre d'un radis, mais une étonnante récolte de fanes.
Fort bien : des fanes de radis nous mangerons.

Ce velouté me plaît fort, à moi qui adore l'acidulé de l'oseille, que les fanes de radis rappellent, en plus poivré et piquant. Grande fraîcheur, qui en même temps réchauffe. Parfait pour la grisaille frisquette de ce weekend de printemps.

Seul problème: pas évident à garder comme idée pour le bistrot, car je ne m'imagine pas pouvoir utiliser tous ces fichus RADIS qui sont d'habitude attachés aux fanes, si je dois préparer ce veloute pour une quarantaine de couverts! Il faudrait me chercher sous un tas de radis dans la cuisine. Que je sache, les fanes ne se vendent pas, hélas, en version é-radiquée.

La recette: faire blondir un oignon dans une poêle et y ajouter les fanes de radis (une belle gamelle de fanes, dans notre cas). Lorsque les fanes sont fondues, verser un bon bouillon végétal, puis quelques pommes de terre coupées en cubes. Lorsque les patates sont cuites, mixer pour obtenir un doux velouté. Assaisonner. Lovely.

26.5.06

Plat du jour : saltimbocca a la romana

La saltimbocca, c'est une très fine escalope de veau, avec une feuille de sauge, une petite tranche de prosciutto, une fine couche de mozzarella et quelques copeaux de parmesan, le tout croustillant.


Ingrédients:
Faire tailler des escalopes de veau TRÈS FINES par le boucher et lui demander de bien vouloir les applatir. Une par personne.
Une feuille (ou deux feuilles) de sauge par personne.
Un petit morceau de tranche de prosciutto par personne.
Quelques lamelles de mozzarella par personne.
Copeaux de parmesan.
Vinaigre balsamique et vermouth ou porto.
Sel, poivre.

Préchauffer le four sur 250 degrés.
Saisir rapidement dans un peu de beurre salé les escalopes, pour les dorer de chaque côté. Puis les poser dans un plat allant au four. Disposer la sauge sur chaque escalope, puis le prosciutto et enfin la mozzarella et le parmesan.
Passer 5 minutes au four normal puis encore 5 minutes sous le grill, chaleur maximale, pour dorer les saltimbocca.
Pendant que le plat est au four, déglacer les sucs de la poêle avec le vinaigre balsamique et l'alcool choisi.
Servir la sauce à côté, à mon avis, pour ne pas humecter le croustillant!

25.5.06

Merveille d'un gouter de petites filles réussi : le Gingerbread Man de Scalli

Voici notre modèle, pour le design. Dans ce classique du Père Castor, adorablement illustré, une mamie fait pour son pépé de mari un bonhomme de pain d'épice, qui se sauve du four. Course poursuite à travers les champs : le bonhomme en pain d'épice, poursuivi par une meute grandissante de gens et d'animaux alléchés, finit par tomber dans les rets d'un renard plus malin que les autres. Croc-croc, fin cruelle, qui fait rire les enfants.


Et la réalisation maison.



La recette est in the book : Cookies, Muffins and co. par Pascale Weeks, p.63.
Elle est merveilleuse, facile, délicieuse. Et qu'est-ce que ma fillette et la copine qu'elle se réjouissait de recevoir ("dans ma maison à moi") se sont amusées à le dépecer, hop un bras, hahaha!, hop une jambe, hahahahahaha!, oh, la tête, maman!

Merci Pascale : première petite invitée de ma fille de deux ans et demi, premier succès. Bonheur de maman.

Petit doigt potelé testant les travaux en cours.

23.5.06

PENSE-BETE AU BISTROT


Aucune exhausitivité, aucun classement.

Tous vos ajouts à cette grande pagaille d'idées sont les bienvenus.

Pour le bistrot, il faut:

des gros fauteuils dans lesquels on s'enfouit pour ne plus resurgir

du thé à volonté au samovar, sur le bar

des petits pots en terre cuite qui font 'poc' quand on les pose, pour boire le thé

des crochets sous le bar pour accrocher sacs et manteaux, comme à Amsterdam

un mur couvert d'affiches hétéroclites trouvées à droite et à gauche ou arrachées à d'autres murs depuis des années à regarder en rêvassant

des bougies basses sur toutes les tables le soir

un néo juke-box super chromé customisé écran tactile et logiciel iTunes

un écran au mur où projeter des images

des livres, des livres, des livres (polars, BDs, Jane Austen, pour s'en tenir au strict nécessaire), des journaux pas trop pourris, il en faut, des magazines, pas trop nuls, il y en a, dans un présentoir mural de type Cart'Com (c'est l'entreprise de cartes postales publicitaires, qui s'occupe aussi de ravitailler les bistrots en magazines)

de bons vins au verre, à la bouteille, avec quelques raretés à découvrir - plein d'idées, là, à développer dans une rubrique à venir. Insister sur les bons bio et même biodynamiques, où il se fait des merveilles.
du chocolat chaud de la maison Valrhona. (Il existe! Je l'ai rencontré. Il est produit pour les cafés et restaurants sous forme de briques de carton. Il est curieusement rarissime chez les limonadiers et absolument délectable)
des cocktails en kit 'do-it-yourself', avec la liste de tous les ingrédients et la possibilité de les combiner comme on l'entend, avec ou aussi sans alcool

des smoothies de saison en abondance - leur trouver un nom plus amène? Chacun son petit nom sans doute.

des brunchs du dimanche avec sessions de jam - penser à stocker des partitions pour les clients musiciens qui voudront jouer ensemble

une borne wifi, et des prises électriques un peu partout, pour les travailleurs du clavier de tout poil, qui ont besoin de mettre le nez hors de chez eux ou de leur bureau, avec leurs ordis portables, en journée

du café mais aussi comme en Itale du 'caffè d'orzo', le café d'orge - du malt d'orge torréfié - au délcieux petit goût grillé et naturellement sans caféine. En Italie, on commande dans tous les bars un 'capuccino d'orzo' ou petit 'caffè d'orzo' aussi normalment que le 'latte', 'macchiatto' e tutti quanti. En France, il n'existe que chez Lima en fait.
toujours aussi des plats sans viande ou poisson, pour ceux qui n'en ont pas envie. L'occasion d'être plus plus inventive que simplament bistrotique, vu que bistrot=bidoche/poiscaille. Oui, trois fois oui, certes, aux mignons rognons rosés, aux jolis filets, à toutes les gentilles soles et les tendres steaks... mais uniquement de qualité superbe, et, pour une même personne, pas forcément tous les jours, si pas envie

des desserts : non, je ne commence pas à en parler ici. Sujet trop brûlant, trop fort, trop grave, trop crucial, trop énorme pour une passade de deux lignes

des expositions de peintres (d'abord ma cousine Marie, mes amies et amis, s'il leur reste des choses après les galeries de Tokio et New York)

légumes et fruits bios, est-il besoin de le dire, et surtout excellents

du pain au levain pur (pas comme le 'pain au levain' labellisé ainsi en boulangerie, qui contient un pourcentage de levure suffisant pour que celle-ci ne laisse pas faire faire au levain tout son bon travail de levée, où se développent tous les arômes du pain)

rillettes maison

pâté maison

cornichons itou

un stylo attaché à une ficelle punaisée à l'intérieur des portes des toilettes, pour qu'enfin les moins adolescents connaissent eux aussi la joie d'y écrire leurs pensées profondes

des concerts et des spectacles les jeudis, vendredis, samedis. Grand chapitre que je ferme aussitôt qu'ouvert, ici, pour y revenir longuement plus tard. Ca mijote en tous sens, les recherches de belles choses qui peuvent avoir lieu dans un petit bistrot

à servir avec le café: de petits chocolats Galler avec la bobine débonnaire du Chat de Philippe Geluck



les mercredis consacrés aux mômes: goûters avec maisons de pains d'épices et autres joies, et puis ateliers de peinture, de masques, projection des dessins animés magnifiques du répertoire: Princes et Princesses, Kirikou, Le Roi et l'Oiseau...

À suivre.

19.5.06

Tomates séchées, façon "non, ma chère, elles ne viennent pas du délicieux petit traiteur italien de la rue Saint-Chérot"


La méga classe pour votre prochain coquetèle, ô frimeurs/frimeuses que vous êtes, vous les bouffe-blog addicts ! - Et puis, vous avez remarqué, les bonnes tomates à prix correct commencent enfin à arriver sur les étals.

Préparation : 10 mn
Cuisson : 2h

Ingrédients : des tomates cerise coupées en deux, de l'ail écrasé au presse-ail, du thym, romarin, ou de la marjolaine, du sumak si vous avez, un peu de sucre, un peu de de la fleur de sel, de l'huile d'olive.

Poser les tomates, peau en dessous, sur la grille du four, posée elle-même sur la lèche-frite. Frotter la partie coupée avec l'ail du presse-ail. Saupoudrer avec le sel, le sucre, le poivre et le thym. Faire cuire 2h au four à 160°C, en vérifiant de temps à autres que ce ne soit pas trop chaud.
Mettre ensuite les tomates dans un bol et couvrir avec de l'huile d'olive. Se conserve bien au réfigérateur.

Vous pouvez mettre du za'tar en lieu d'herbes et de sel; ce sera encore plus simple à faire et délicieux. Le za'tar est un mélange d'épices qui se mange au petit-déjeûner avec du pain et de l'huile d'olive au Liban, en Jordanie, Syrie et Palestine.

Ces tomates seront servies sur des tranchinettes de miche au levain avec l'apéro, au bistrot de Christine, en compagnie d'autres tranchinettes de pain au jamon, au pesto e tutti quanti.
Non, même en payant, et en payant cher, vous n'aurez pas la traditionnelle soucoupe de chips molles!

13.5.06

PATES FRAICHES AUX FEVES ET PETITS POIS TOUT NOUVEAUX


Pour utiliser les fèves délicieuses du Campanier, j'ai testé une recette Jamie Oliver (in La Cuisine de Jamie Oliver, p.62, page à présent maculée de purée de pois et de fèves, souvenir vert pour les temps à venir d'un beau jour de mai 2006).
Le plat s'est avérée si fin, frais, à la fois simple et pas ordinaire que je le retiens pour les menus de printemps de mon futur bistrot.
Le recette demande un peu de temps, celui d'écosser petits pois et fèves, puis d'éplucher les fèves. C'est délicieux, les fèves, mais c'est la double peine, écossage et épluchage.

Voici la recette - celle de J.O. - pardon pour ce copiage, qui vise à faire découvrir à celles et ceux qui ne connaissent pas Jamie Oliver, ou qui pensent, comme moi encore récemment, que c'est un produit sans saveur de la télévision britannique, un équivalent culinaire de la Star Ac', que pas pas du tout. Sautez sur son bouquin, plein de merveilles parfaites comme celle-ci.

Tagliatelle aux petits pois, aux fèves, à la crème fraîche et au parmesan

Pour 4 personnes
150 g de petits pois nouveaux
150 g de fèves les plus fraîches possibles
2 cuillerées à soupe d'huile d'olive
1 gousse d'ail hachée
200 ml de crème fraîche épaisse
1 petite botte de menthe fraîche (j'ai mis une dizaine de feuilles de ma menthe de jardinière, pas plus, pour ne pas déséquilibrer les saveurs)
Sel et poivre
500 g de tagliatelle (Jamie donne la recette pour les faire, je passe)
150 g de parmesan

Ecosser les légumes et éplucher les fèves. Prélever la moitié des fèves et pois et les réduire en purée grossière au moulin à légumes.
Verser l'huile et l'ail dans une casserole à fond épais et faire chauffer à feu moyen. Y faire cuire 1 minute la purée des légumes, puis ajouter la crème fraîche et les légumes demeurés entiers. Laisser mijoter encore un peu avec la menthe hachée, puis ajouter la moitié du parmesan et rectifier l'assaisonnement.
Pendant ce temps, faire cuire les pâtes fraîches, les égoutter. Y ajouter la sauce en mélangeant délicatement. Servir avec le reste du parmesan.

Un goût de potager! Goût d'enfance pour moi des fèves de papa, il y a longtemps maintenant, en Hollande, du côté de Haarlem.

9.5.06

Samovar, bis. Ambitions pharaoniques.


J'ai déjà dit comment le thé serait servi dans mon bistrot: au samovar et à volonté, à la russe, avec un concentré de thé (la 'zavarka') perché au sommet du samovar et la réserve d'eau dans le corps du samovar, à verser dans la tasse, sur un fond de zavarka.
Et bien je l'ai trouvé, l'absolu coup de coeur de mes rêves. Il me fait gamberger comme les mectons du collège sur une super mob custom, ou leurs papas sur une moto BMW. C'est le samovar BEEM modèle 'pyramid' : 10 litres de capacité pour le samovar et 1,5 litres pour la théière de zavarka. Elle est réglable pour maintenir l'eau chaude à moindre coût énergétique. Quelle ligne, quelle beauté... Le geste traditionnel du samovar dans un habit de design lumineux : une métaphore de mon projet. Il-me-le-faut!
Le rêve est difficile à atteindre - comme les vrais, les plus beaux, comme mon bistrot. Mais je l'aurai un jour ce samovar, et le bistrot itou. BEEM commercialise sa "pyramide" pour la bagatelle d'environ 900 euros. C'est trop, évidemment. Je l'ai vu ailleurs pour 800 environ. Ca reste trop. Il y a sur ebay des déstockages ponctuels de samovars, dont des BEEM très soldés, mais je n'y ai pas vu ma pyramide. M'étonnerait que cette beauté fatale soit jamais déstockée!
Je vous tiens au courant pour le plan de financement de la pyramide. Idées bienvenues.

5.5.06

Le bistrot des deux chaises


Aujourd'hui j'ai déjeuné avec mon cher ancien prof de philo de Terminale et lui ai raconté que j'allais quitter le métier pour ouvrir un bistrot. J'appréhendais un peu de ne pas avoir sa bénédiction, forcément. Il a fermé les yeux, froncé violemment le nez et plissé longuement tout le visage, comme il faisait pour réfléchir à un problème ardu à notre grande joie de lycéens rigolards - ça doit encore réjouir ses élèves d'aujourd'hui. Et puis est venue une histoire, celle du bistrot voisin de celui où nous déjeunions.

Le gérant de ce bistrot s'est un jour tiré avec la caisse, les meubles, alcools, vaisselle, bref, tout ce qui n'était pas solidement arrimé aux murs. Le gérant parti, c'est le proprio qui a rouvert pour ne pas couler complètement. À part qu'il avait investi ses sous dans un bar, il n'avait rien voir avec la limonaderie, le proprio. Il était philosophe et travaillait comme directeur de collection aux éditions des Belles-Lettres. Des bouquins avec des textes en grec ou en latin et la traduction en vis-à-vis. Cicéron, Platon, Aristote, Sophocle et tout le bataclan. Les dinosaures (like me) qui ont connu ça sur les bancs des écoles reconnaîtront leurs souffrances. Les autres imagineront.
Donc cet éditeur philosophe proprio fauché a tenu quelque temps un bistrot qui fut le nec plus ultra du zen, par la force des choses: deux chaises et de quoi faire des cafés. Point. Pas de musique, pas de petits plats, pas de rien du tout. Mais... de la conversation et, si j'en crois mon prof, une sacrée boudiou d'conversation mémorable.

Voilà mon histoire de bistrot pour aujourd'hui. Non... ce ne sera pas mon modèle, ce bistrot des deux chaises. Mais je l'ai eue, ma bénédiction.